Compte-rendu des visites

Septembre 2017 - visite des andalous à leurs groupes toulousains

Sur ce lien vous trouverez le diaporama de la visite de quatre des producteurs (Antonio Moreno, Enrique Vallejo, Ceferino Ruz Garcia, Floreal Macarro) à notre maraîchère Laetitia Nicaise le 22 septembre 2017.

En bas de page vous trouverez aussi le compte-rendu complet du week-end, avec notamment un retour en arrière sur l'histoire de la création du réseau.

Avril 2016 - visite en Andalousie de Catherine et Jean-Michel

"Nous sommes arrivés le samedi 30 avril 2016 à la finca los Arenalejos où vivent et travaillent Floreal, Annabelle, leur fils Lindir et Paquita, par une piste en terre au pied de la Sierra de las Nieves. Impression de bout du monde ! Des collines pentues recouvertes d’oliviers et de vergers, des maisons blanches dispersées, une rivière, des canalisations, des citernes révèlent la vitalité du lieu cependant.

Floreal nous accueille chaleureusement et nous fait découvrir son jardin. On est aux antipodes de l’Andalousie des monocultures intensives et des serres ! Aujourd’hui sur cette finca de 18 hectares, on peut voir oliviers, avocatiers de différentes variétés, orangers, citronniers, pamplemoussiers, néfliers du japon (peine saisons des fruits), grenadiers, feijoas, noyers de pécan et de macadam, chérimoliers, amandiers, lichis, manguiers, caroubiers … et la flore, l’herbe sont denses partout et aux pieds des arbres en ce milieu de printemps. Floreal nous livre essentiellement des avocats.

C’est en bordure du village blanc de Alora que se trouve l’entrepôt loué par Floreal pour préparer les palettes. Ce dimanche 1ier mai Paquita et quelques autres sont à l’œuvre et élaborent les palettes que le transporteur viendra chercher lundi matin. Pepe Selva vient livrer ses agrumes et nous montre cette variété ancienne appelée Verna et qui vient d’Andalousie.

Livia tient à nous montrer le lieu que lui loue la mairie où elle entrepose ses produits. Venue de Roumanie il y a une quinzaine d’année, elle est maraîchère en bio et adore son activité. Elle nous livre les olives en saumures.

Ce jour là, nous accompagnons Paquita qui prend le volant du camion bleu pour aller chercher des produits à plus de 2 heures de route le long de la cote direction Motril où nous attend Jose Manuel avec des pains de figue et du miel. En chemin, une autre Andalousie apparaît.

Chez Antonio Atensa au contraire, la luxuriance subtropicale est là. Il nous explique avec enthousiasme qu’il veut se lancer dans la culture du fruit de la passion. Juan de Dios aussi y pense. Tant que l’eau est là, tout est possible !

Bea a repris le verger de son père à son décès et l’a transformé en bio contre vents et marées ! Elle nous livre ses oranges. Floreal lui prend 90% de sa production.

Chez Antonio et Antonia, le sol est riche en humus et le verger très soigné. Ils travaillent avec leur fils qui fait aussi la comptabilité de Floreal. Les fincas sont des histoires de famille.

Pour la santé des arbres et le bonheur de tous, la pluie est arrivée en fin de semaine après un hiver particulièrement sec !

Tous les producteurs que nous avons pu rencontrer sont heureux de ce débouché que Floreal leur offre en envoyant leurs produits en France et qui leur assure un revenu stable même s’ils sont soumis à la règle des prix fixes.

En Espagne, le bio est encore très peu valorisé. Alors vivement la prochaine saison avec eux !"

Octobre 2015 - compte-rendu de la visite des producteurs à Toulouse

Martin, Juan de Dios, Livia, Bea et Floreal ont visité les différents groupes toulousains et se sont plus particulièrement arrêtés vendredi 16 octobre au verger de Ressègues de Jean Suau, qui a pu leur faire découvrir la culture notamment des pommes, fruits « exotiques »pour les Andalous.

Martin est producteur du vin sur 20 ha en Rioja ; il travaille en bio depuis 1992 ; Floréal écoule entre 10 et 15% de sa production. Il a d’autres productions mais le plus important est le travail de la vigne. Actuellement son vin va en Andalousie avant de venir en France .

Juan de Dios produit des mangues et des patates douces ; il a aussi une production de maraîchage qui est vendue localement en Espagne. 20% de sa production de mangues est distribuée par Floréal, cette année ce sera 50%. Dans le passé, il donnait la certification bio.

Livia fait les olives en saumure ; elle vit à 30km de chez Floréal ; 50% de sa production d’olives est distribuée par le réseau. Maraîchère également sur 3 ha, elle se déplace beaucoup pour écouler sa marchandise.

Béa n’a débuté avec Floréal que l’an passé. Elle produit des mangues, des oranges douces, des citrons, des avocats ; Elle travaille depuis 4 ans et a repris l’exploitation de son père.

Floréal, lui, produit des avocats.

Quelques informations sur les produits cette année :

Cette année il y aura beaucoup d’huile d’olive (Pepe devrait produire 5000 litres)

Les producteurs de mangues vont en garder une partie pour nous; elles sont très chères cette année (alternance de froid et de chaud, des problèmes à la floraison). Elles sont issues d’une « zone tropicale », une bande étroite entre le sud de Grenade et Malaga, située entre la mer et la sierra ; elle a entre 5 et 15 km de large sur 110 de long .Plus à l’ouest, ou plus en altitude (comme chez Floréal) il n’y a pas de mangues à cause du gel ; toutes les mangues produites en Europe viennent de cette région.

Cette année à cause de l’alternance de froid et de chaleur, les figues risquent d’être véreuses ; il faut le savoir lors de la commande, à chacun de commander en toute connaissance de cause.

Des avocats n’ont pas été fécondés cette année, ils se sont reproduits par parthénocarpie sans pollen, et n’ont pas de noyau, mais sont très bons; il s’agit « d’avocats cornichons »

Cette année a été une année de sécheresse, cela a entraîné des problèmes dans la production.

Lors de la réunion avec les groupes de Toulouse, Floréal a retracé l’histoire du réseau :

Transport artisanal et amical au début, puis « c’est vous qui avez fait le réseau »

Avec Juan de Dios, ils ont été à l’origine du bio en Andalousie, et avaient fait venir Pierre Rhabi en 1990.

En Espagne, le bio a eu un développement différent de la France, il est né des institutions et non des consommateurs ou des producteurs ; il y a plus de « bio industrie » que d’agriculture paysanne.

C’est Floréal qui choisit les producteurs avec lesquels il va travailler, il tient à ce que les producteurs aient une démarche écologique dans leur travail.

Il est aussi très sensible aux conditions sociales s'il y a des salariés (mais les exploitations sont petites, ils emploient des salariés occasionnels en fonction de la charge de travail).

Floréal a une labellisation bio, il raconte les aléas pour l’obtenir, tracasseries administratives, financières, sans lien avec le soin aux cultures, il a eu des difficultés avec le statut d’exportateur, cela est réglé actuellement.

Il explique qu’il ne veut pas devenir un gros exportateur, veut rester en contact avec les producteurs et les consommateurs, rester à dimension humaine.

La limitation du circuit est liée à la préparation des palettes, il y a un seuil au delà duquel il ne peut pas aller ; il ne stocke pas les fruits, ne les met pas en chambre froide ce qui est un gage de leur saveur.

L’essaimage est nécessaire pour rester à une petite échelle et reproduire ce système.

Dès que « le verre sera plein, ça ira dans l’autre verre, et ainsi de suite ».

Si un essaimage devait avoir lieu, ils se diviseraient les livraisons par territoire, Floréal gardant le sud ouest ; Juan de Dios ferait les autres régions ; ils travailleraient avec les mêmes producteurs, feront les choix ensemble.

Si il y a une forte augmentation de notre demande, ils pourront y faire face, les espagnols ne sont pas actuellement dans une demande de bio. De plus, par exemple, chez Juan de Dios et chez Béa, il y a de jeunes arbres qui vont produire et dans 5 ans, ils vont doubler leur production.

Grâce à la force du réseau, ils peuvent demander à des producteurs de répondre aux demandes et donc contribuer à développer le bio en Andalousie.